Yvon: La danse des Femmes, En sammenligning

Dette er en sammenligning af Guy Marchant's udgivelse fra 1491 med den moderne oversættelse / gendigtning forfattet af Anne-Marie og Jacques-Paul-Sosthène Yvon.

Yvons' bog indeholder en lang række tekster, men her kigger vi kun på Kvindernes dans fra La Danse Macabre.

I denne sammenligning af mændenes dans ignoreres forskelle, der skyldes accenter og ombytning af i/j/y, u/v, c/s/z, ct/t, ult/ut, uld/ud, cq/q og lx/x, samt orddelinger (f.eks.: "adieu" og "a dieu").

Tekster i rødt er fra 1486-udgaven og tekster i grønt er af Yvon. Det vil sige, at det røde er fra Marchant's 1491-udgave.

Tak til Johnatan Marin for transskribering af teksten.

Autoriteten

Lacteur. LE RÉCITANT
Dans ce miroir Mirez vous icy mirez femmes
Et mettes vostre affection de tout cœur vous appliquez
A penser a voz poures pauvres ames
Qui desirent saluacion être sauvées.
Cy Ici bas nest pas la mansion maison
Ou vous deuez estre tousiours être toujours:
Mort met tout a destruction
Grant & Grand ou petit meurt tous les iours chaque jour.

Pour Que vous ayez noblesse ne pour honneur
Pour Ou bien richesse ou pourete pauvreté,
Pour estre Que soyez dame de valeur
Ou femme de mendicite
Ne differe mort vous traite avec equite:
Mais autant dune part que dautre
Sans auoir mercy ne pite ni pitié:
Huy prent Ce jour prend lune: et demain lautre

Fire musikere

Le premier menestrel
Venez dames et damoiselles
Du siecle & de religion
Vefues: Veuves, mariees & pucelles
Et autres toutes sans exception
De quelconque condicion
Toutes: danser a ceste danserez cette danse
Vous y venrez vueilles viendrez, veuillez ou non
Qui est saige est souuent y pense

Le second. DEUXIÈME MÉNESTREL
Quelz Que sont voz corps: ie vous demande
Femmes iolies tant si bien paree parées?
Ilz Tenez pour sûr qu’ils sont pour certain la viande
Quun iour sera aux vers sera donnee
Des vers sera donc deuoree
Vostre Votre chair: qui est fresche si fraîche & si tendre
Ia il nen demourra goulee restera nulle bouchée,
Voz vers apres deuiendront cendre

Le tiers. TROISIÈME MÉNESTREL
Compaignon bonne est ta raison tu dis vérité
De A ses femmes oultrecuidee pleines d’orgueil:
Que leurs Leur corps un jour, sera venaison gibier
De Pour vers puans vng iour mengee puants, dans le cercueil.
En pourroyent elles estre gardee Comment pourraient y échapper?
Pour or: ni argent ne rien qui soit n’y fera.
Nenny. bien elles sont doncques abusees
Qui ne samende il se decoit perdra.

Le quart. QUATRIÈME MÉNESTREL
O femmes mirez vous en vng dans ce tas
Dossemens D’ossements de gens trespassez trépassés!
Lesquelz Ils ont en connu diuers estas états
Au monde este leurs dans le temps passez passé,
Et maintenant sont entassez
Lun sur lautre gros et menus
Pensez y! Ainsi vous serez. or y pensez
La chair pourrie les os tous tout nus

Døden til dronningen

La mort.
O Noble royne de reine à beau corsaige
Gente Au maintien joyeux et ioyeuse a laduenant plaisant,
Iay de par le grant maistre Grand Maître m’a donné charge
De vous en mener emmener maintenant.
Et comme bien chose aduenant. il est juste, assurément,
Ceste Cette danse commenceres
Faictes votre deuoir au remenant céans.
Vous qui viuez ainsi feres

Dronningen

La royne REINE
Ceste Cette danse mest bien nouuelle
Et en j’en ay le cueur bien surprins cœur tout surpris.
He Par dieu: quelle dure nouuelle
A Pour gens qui ne lont pas aprins n’en ont rien appris!
Las en la mort tout est tout comprins compris,
Royne. Reine, dame. grant grande ou petite
Les plus grans grands sont les premiers prins pris.
Contre Devant la mort na point n’est de fuyte

Døden til hertuginden

La mort.
Apres Suivez, ma dame la duchesse
Vous vien viens querir et pourchasser
Ne pensez plus a la richesse
A biens ne et ioyaulx amasser
Auiourduy Aujourd’hui vous fault trespasser trépasser
Pourquoy Car de vostre votre vie c’en est fait
C’est Folie est de tant embrasser
On nemporte que le bienfait ses bienfaits.

Hertuginden

La duchesse.
Ie nay pas encore trente ans
Helas: a leure que l’heure où je commence
A scauoir que cest de ce qu’est le bon temps
Mort me vient tollir ôter ma plaisance
Iay des amis: et grant cheuance grande puissance,
Soulas. esbas. Douceurs, plaisirs, gens a deuis souhait,
Pourquoy moins Aussi, peu me plait ceste cette danse
Gens aises si meurent enuis Pour riches, mort est sans attrait.

Døden til regenten

La mort.
Or ca ma dame la regente
Qui auez renom de bien dire
De Sauter, danser: fringuer: estre gente être plaisante,
Sur toutes quon scauroit eslire De tous êtes le point de mire:
Vous soliez autres savez faire les gens rire
Festier gens et ralier: tous vos amis festoyer.
Or est il temps de vous reduire faut soumettre à l’empire
La De mort qui fait trestout tout oublier

Regenten

La regente
Quant Quand me souuient souviens des tabourins tambourins,
Nopces: festes: Noces, fêtes, harpes: trompetes:
Menestrelx: doulcines: clarins: Ménestrels, flutes et festins,
Et des grans bonnes cheres que iay faictes
Ie congnois vois bien que telz entrefaictes ces amusettes
En temps de mort nont point de lieu place
Mais tournent en poures emplaites Et ne sont que pauvres emplettes.
Car, fors l’amour de Dieu, Tout se passe fors aymer dieu

Døden til ridderfruen

La mort.
Gentille Gente femme de cheualier
Que Qui tant aymes deduit fêtes et chasse chasses,
Les engins Il va falloir vous fault habiller équiper
Et sur le champ suyure le train de ma trasse mes traces.
Cest bien chasse quant chasser quand on pourchasse
Chose a son ame meritoire
Car au derrain plus que tout mort tout enchasse est tenace.
Ceste Cette vie est moult bien transitoire

Ridderfruen

La femme du cheualier
Pas si tost tôt mourir point ne cuidoye croyais!
Et comment dea: ie souppe cela? hier j’ai diné
Sur lerbe l’herbe verte a en la saulsoye saulaie,
Ou fis Et mon espreuier gayer épervier j’ai baigné!
En riens plus rien ne se fault plus fier
Et quest ce des fais Que sont les choses de ce monde
Huy rire ce jour, demain lermoyer pleurer.
Quand finit La fin de ioye en dueil redonde deuil abonde.

Døden til abbedissen

La mort
Dame abbesse vous lesseres laisserez
Labbaye quauez bien tant aymee
Quun Fort peu de bien nemporteres emporterez.
Plus nen ne seres dame appellee
Vostre Votre crosse dargent doree
Vne de voz seurs sœurs portera
Qui apres vous sera sacree
D’autrui vient Tout fut aultruy: tout y sera l’aura.

Abbedissen

Labbesse
Le Hier, mon seruice hier ie faisoye célébrais
En leglise mon église, comme abbesse
Et ma crosse dargent portoye portais
A matines et a la messe
Et auiourduy Aujourd’hui, il fault que ie lesse laisse
Abbaye et crosse et couuent
He Mon dieu: de ce pauvre monde quest ce
On est de surpris par mort sourprins souuent

Døden til adelsdamen

La mort
Dame ploies pliez voz gorgerettes
Il nest plus temps de vous farder
Voz toretz fronteaulx & bauettes bonnets, bandeaux, collerettes
Ne vous pourroient pourraient icy aider
Pluseurs sont deceupz par cuider: Beaucoup ont eu tort d’avoir cru
Que la mort pour leur habit fleche respecte l’habit.
Chascun il deust y songer eût bien regarder dû!
Par habit mainte Souvent l’habit femme peche séduit.

Adelsdamen

La femme de lescuier
He: quay Las! quel mal ai ie meffait fait ou mesdit dit
Dont doye souffrir telle perte Pour perdre d’un coup tant de biens?
Iauoye J’avais achete au landit lendit
Du drap pour taindre en escarlete: qu’en rouge j’aurais teint.
Et eusse J’aurais eu vne robe verte
Au premier iour de lan qui vient
Mais mon emprise est descouuerte
Tout ce quon pense pas nauient rêve point n’advient!

Døden til priorinden

La mort
Se vous Si auez sans fiction restriction,
Tout vostre temps serui Fidèle a dieu la religion,
Du cueur en la religion Tout votre temps bien servi Dieu
Laquelle Qui vous auoit vestue avait ainsi vêtue,
Celluy qui tous biens retribue
Vous compensera loyalment donnera, en temps et lieu,
A son vouloir: en temps & lieu Récompense loyalement.
Tout Bienfait quiert auoir requiert bon paiment paiement.

Priorinden

La prieure
Cestoit Suis entrée en ma religion
De Seruir a dieu tout mon j’avais desir
En cloystre cloître, par deuocion
Dire Disais mes heures a lesir loisir.
Or mest venu la mort est venue me saisir
Au Du monde nay point de regre le regret.
De moi Face dieu de moy son plaisir
Nous faut Prendre doit on la mort en de bon gre

Døden til den unge kvinde

La mort
Venez apres ma damoiselle
Et serrez tous voz affiquetz
Nenchault se estez Que vous sert d’être laide ou belle
Laisser vous fault plait laisser dits & caquetz
Vous n’irez Plus ne ires a en ses bancquetz
Ou on sent fleure si souef bon leau de rose
Et les tournois plus Ne verrez iouster a rouquetz
Femmes font faire moult tant de chose choses!

Den unge kvinde

La damoiselle
Que me vallent mes grans beaux atours
Mes habitz. ieunesse. beaute
quant Quand dois tout me fault lesser en plours laisser, le cœur lourd,
Oultre Contre mon gre et voulente volonté?
Mon corps sera tantost bientôt porte
Aux vers et a la pourriture:
Plus nen sera bale: ne chante pourrai danser ni chanter.
La Ioye mondaine du monde bien peu dure

Døden til borgerinden

La mort
Et vous aussi gente bourgoise la femme du bourgeois,
Pour neant certes Point ne pouvez vous excuses récuser!
Il est force que chascun voise voie
Comme veez. et aduises maintenant vous voyez.
Voz beaux gorgias corsages empesez
Ny font feront rien. ne large sainture ni vos ceintures!
Maintz hommes en sont abusez Plus d’un homme s’y est trompé.
En tous estatz toute chose il fault mesure

Borgerinden

La bourgoise BOURGEOISE
Mes getz collerettes et colletz de letisses pelisses
Ne me exemptent m’exemptent point de la mort
Mais mes grans grandes ioyes et delices
Pour lors Me viennent icy a remort donnent du remords:
Ma conscience fort me mort mord
Des Car les folies faictes en de ma ieunesse
Qui me sont a rebours tresfort causent maintenant du tort.
Ioye en A la fin joie tourne en tristesse

Døden til enken

La mort
Femme vefue venez auant A vous, la veuve, maintenant!
Et dépêchez vous auancez de venir.
Vous veez voyez les autres dauant devant:
Il conuient vnefoys finir
Cest belle chose de tenir
Lestat L’état ou on l’on est appellee
Et soy tousiours toujours se bien maintenir
Vertus est tout La vertu par tout est louee

Enken

La femme vefue VEUVE
Depuis que mon mary mourut
Iay eu affaire grandement
Et Sans ce que aucun qu’aucun me secourut
Si non de Gardée fus par dieu gard seulement
Beaucoup d’enfants encore Iay des enfans bien largement
Qui sont ieunes et non pourueux pourvus,
Dont iay J’en ai grand pitie: mais nullement jamais
Dieu ne lesse aucuns despourueux laisse gens dépourvus.

Døden til købmandsfruen

La mort
Alons oultre passez, gente marchande
Et ne vous chaille de songez plus à peser
La marchandise quon demande
Cest simplesse dy plus muser folie de vous attarder,
A lame deusses aduiser votre âme eussiez dû penser.
Le temps sen va heure apres heure:
Et Rien nest tel que den bien vser
Le merite Mérites & bienfait demeure bienfaits demeurent.

Købmandsfruen

La marchande
Qui gardera mon ouurouer veillera sur ma boutique
Tendis Tandis que ie suis a malaise vais trépassant?
Las! Mes gens ne feront que iouer perdront ma pratique
Les biens leur viennent En s’amusant a leur aise mes dépens.
A dieu ma balance & ma chaise
Ou iay eu les yeulx diligens diligents
Pour plus cher vendre dont me poise fausser le poids à mon aise!
Auarice decoit trompe les gens

Døden til fogedinden

La mort
Apres A vous, ma dame la balliue
Des quaquetz Vos caquets tenus en leglise
Iugie auez par raison viue Ont jugé, en paroles vives,
Maintes Beaucoup de gens a la vostre votre guise
Maintenant, Ie vous signifie main mise viens saisir,
Pour pouruoir daultre mettre une autre en voz votre lieu
Car auiourduy seres demise aujourd'hui devez mourir.
Point ne se fault iouer a de dieu

Fogedinden

La balliue
Que femme se plaint de legier veuille apprécier,
La coustume coutume nest pas nouuelle
Et sentremettre Souvent se mêle de iuger
Des fais Les faits dautruy & non pas delle
Chascune se repute telle
Que ce quelle fait est bien fait
Quoncques mal ne fut dit par elle:
Au monde Il nest riens au monde rien de parfait

Døden til bruden

La mort.
Pour vous monstrer vostre montrer votre folie:
Et quon doit sur à la mort veiller
Sa la main espousee mariée iolie
Allons nous Allez vous en deshabiller
Pour vous De rien ne fault plus traueiller vous soucier,
Car vous viendres coucher ailleurs coucherez en autre lieu
On Rien ne sert de se doit trop resueiller tourmenter.
Merveille que Les fais faits de dieu sont merueilleux

Bruden

Lespousee. L’EPOUSÉE
En la iournee quauoye ce jour où j’avais desir
Dauoir De quelque ioye en ma vie être saisie
Ie nay que dueil deuil et desplaisir déplaisir:
Et si Il fault que tantost deuie je quitte la vie!
He mort: pourquoy de moi as tu enuie
De moy: O mort qui me prens si prends tout acoup
Si grant De quelle faulte nay desseruie suis punie?
Mais il fault louer dieu de tout

Døden til den søde kone

La mort.
Femme nourrie en mignotise
Qui dormez dormiez iusques au disner dîner,
On va chauffer vostre votre chemise
Il est grand temps de vous desieuner déjeuner.
Vous ne deussiez n’eussiez iamais ieuner
Car vous estes trop mesgre êtes bien maigre & vuide
A Pour demain viens vous viens adiourner assigner:
On meurt plus tost que on qu’on ne cuide croit mort est rapide.

Den søde kone

La femme mignote COQUETTE
Pour dieu quon me voise que l’on m’aille querir
Medecin ou appoticaire apothicaire!
Et comment me fault il mourir
Iay mary de si bon affaire Je laisse à regret mes affaires,
Aneaulx: robes: neuf ou dix paire paires!
Ce morceau moment cy mest trop aigret
Moult se passe tost Que vaine gloire est donc précaire!
Femme en ses saulx comblée meurt a regret

Døden til jomfruen

La mort.
Doulce Douce fille et belle pucelle
Ne vous chaille ia N’ayez pas souci de laisser
La misere de vie mortelle
Qui conuient a chascun passer doit un jour trépasser.
Car qui vouldroit voudrait bien tout trasser posséder
Il na seurte narrest N’est sûr ni ferme en aucun lieu
Fors Lui faut son sauuement pourchasser salut seul chercher.
Virginite plait bien a dieu

Jomfruen

La pucelle vierge.
En ce siecle ieune ne jeunes ni vieulx
Ne sont pas en grant seurete grande sûreté,
De larmes sont souuent les yeulx
Plains. pour ennuy Pleins, par soucis ou pourete pauvreté.
Se on a vne Si l’on connait ioyeusete
Il vient apres Ce n’est qu’après quinze doleurs
Pour vng un bien: double aduersite
Plaisir mondain finit en pleurs

Døden til teologinden

La mort
Nous direz vous rien de nouueau récent,
Ma dame la theologienne
Du testament vieulx ou nouueau Testament?
Vous veez voyez comme ie vous maine mène,
Et estes Bien que soyez ia fort ancienne
Il fait bon tout cecy recongnoistre admettre
Et a bien mourir mettre peine
Cest beacoup beaucoup que de soy congnoistre se connaître.

Teologinden

La theologienne
Femme qui de clergie se mesle ayant érudition
Pour auoir bruit ou Veut qu’on la loue et quon lescoute
Est des Comme morues de du petit pont
Qui ont grans grands yeulx & ne voyent goute
Saige est qui rondement si boute d’apprendre simplement,
Et qui trop veult scauoir est bugle un sot.
Le Monter hault monter coûte cher souuent cher coute
Chascun en s’abuse à son fait est aueugle propos.

Døden til den nygifte

La mort.
Apres: A vous, nouuelle mariee
Qui auez mis vostre votre desir
A danser: & estre être paree
Pour festes la fête & nopces choisir pour le plaisir.
En dansant ie vous vien viens saisir
Au iourduy serez mise en terre Aujourd’hui sont vos funérailles.
Mort ne vient iamais a plaisir
Ioye sen va comme feu de ferre paille.

Den nygifte kvinde

La nouuelle JEUNE mariee
Las: demy an entier na six mois ne sont encor pas
Depuis Que commence a tenir mesnage je tiens mon ménage!
Par quoy Pourquoi si tost tôt passer le pas
Ce Ne my est m’est pas doulceur: douceur, mais raige
Iauoye J’avais desir en mariage
De faire mons réussir monts et merueilles
Mais la mort de trop pres me charge
Vng peu de Petit vent abat grant fueilles grande treille.

Døden til den gravide

La mort.
Femme grosse prenez loisir
Dentendre De songer a vous legierement il est temps!
Car huy Ce jour mourrez cest le plaisir
De dieu & son commandement
Allons pas a pas bellement doucement,
En gettant vostre cueur es Confiez votre cœur aux cieulx
Et Mais nayes peur aucunement
Dieu ne fait rien que pour le mieulx

Den gravide kvinde

La femme grosse ENCEINTE
Iauray bien petit de deduit N’aurai pas le bonheur promis
De mon premier enfantement
Si J’en recommande a dieu le fruit
Et mon ame pareillement
Helas: Las! je croyais, bien cuidoye autrement
Auoir grant Connaître la ioye en ma gesine d’être mère!
Mais tout va bien fort piteusement
Fortune tost se change & fine La fin du bonheur est amère!

Døden til kammerpigen

La mort.
Dictes ieune femme a la cruche
Renommee Vous qu’on dit bonne chamberiere chambrière,
Respondez Répondez au moins quant quand on huche
Sans tenir faire si rude maniere
Vous nires plus a la riuiere
Bauer: au four na Jaser, non plus qu’à la fenestre fenêtre.
Cest cy vostre Voici votre iournee derniere
Aussi tost tôt meurt seruant que maistre maître.

Kammerpigen

La chamberiere CHAMBRIÈRE
Quoy: ma maistresse ma maitresse avait promis
Me marier & des biens faire m’enrichir!
Et puis si ay j’ai bien dautres amys
Qui luy aideront l’aideront a parfaire m’établir!
He: Las! men iray ie sans riens rien faire
Ien appelle on me fait du tort
Aussi je ne men scauroye saurais me taire
Peu de gens desirent la mort

Døden til husholdersken

La mort.
Scauez Connaissez vous recommanderresse dame l’hôtesse,
Point vng Un bon lieu pour moy où pourrais loger:
Iay bien mestier que on madresse Aidez moi, je suis en détresse
Car nul ne me veult heberger
Mais ien feray tant desloger déloger
Que on congnoistra Qu’on reconnaîtra mon enseigne
Il faut Mourir fault pour vous abreger
Nul ne pert Ce que autre ne l’un perd, l’autre le gaigne

Husholdersken

La recommanderresse L’HÔTESSE
En la mort na n’est point damitie
Et si ne fait riens pour requeste Car n’écoute nulle requête:
Or argent priere pitie
Pour neant on C’est en vain qu’on sen ront rompt la teste tête.
Qui y veult lui resister est beste bête.
La mort a nully ne complaist n’a nulle complaisance
Et fault tous danser a sa feste fête
Mourir conuient quant a Quand dieu plaist en donne la sentence.

Døden til gammeljomfruen

La mort
Ma damoiselle du bon temps passé
A tout voz Qui portez anciens atours
Il Pour vous, est temps de vous en venir temps trépasser,
Nature a en vous prins a pris son cours
Vous ne pouez viure tousiours toujours.
Ie vays deuant: venez apres et me suivez,
Et ne faictes point de longz seiours détours.
De la mort Vieilles gens sont de la mort pres

Gammeljomfruen

La vieille damoiselle
Iay voirement Voici que mon temps est passe
Et ayme Mais j’aime mieulx ainsi mourir
Que receuoir ce qui est revivre tout mon passe
Et tant de miseres courir subir!
Iay veu poures vu de pauvres gens langourir souffrir
Et autres choses dont me que je tais
Enfans: Enfants, pour bien viure & mourir
Il nest plus grant grand bien que de la paix

Døden til franciskanernonnen

La mort
Femme de grant grand deuocion
Cloez Fermez voz heures & matines
Et cesses contemplacion
Car iamais vous nyres plus a matines
Se Si voz prieres sont bien dignes
Elles vous vauldront deuant seront comptées par dieu
Rien ne vallent soupirs ne ni signes
Bonne operacion tient Bonnes œuvres en tiennent lieu

Franciskanernonnen

La cordeliere
Ie remercie le createur
Qui veut bien m’appeler A qui plaist de menuoyer querre lui
En louant Et je loue le bon redempteur
Des biens qui ma donne dont sur terre ai joui.
Aux tentacions ay eu j’ai fait guerre
Qui Et elle est moult forte bien dure a demener mener,
Mais il aide qui veult requerre Dieu écoute les prières.
Seruir dieu: est viure & regner

Døden til den gæstfri kvinde

La mort
O Femme daccueil et amiable dont l’accueil aimable
A festier gens a plante: Réjouissait tant d’invités,
Aviez Acquis auez amis de table
Pour parler de ioyeusete: joyeusetés!
Le temps nest tel plus ce quil a este été,
Rien Le bavardage ici ne vault icy vacabont sert
Parler: qui Car il nest rien que vanite
Ceulx qui ont le Faire du bruit ont le bont est ne rien faire.

Den gæstfri kvinde

La femme daccueil
Auiourduy parens Aujourd’hui, parents et amis
Nous Promettent et mons monts et merueilles
Mais quant quand par la mort nous voient quon est bas mis pris
Ilz baissent trestous les oreilles s’en vont tous baissant l’oreille
Et sont aussi sours comme fueilles sourds que les feuilles
Que le vent fait voler chasse deux par couples deux:
Et que vallent promesses telles Leurs serments de même s’effeuillent:
Vrais Faux amis ne sont pas les amis doubles généreux.

Døden til ammen

La mort
Apres nourrice: vostre beau filz à vous! Ce bel enfant,
Nonobstant Malgré son couuertouer joli mantelet
Et son beau bonnet a trois filz rubans,
Vous ne le menrez mènerez plus iouer
Deslogez vous Allons! délogez sans delaier tarder!
Car tous deux vous mourrez ensemble
Vous Plus ne le poues plus cy targer protéger:
La mort prent prend tout quant quand bon luy semble

Ammen

La nourrice
A ceste cette danse fault aler
Comme font les prestres au seyne prêtres à l’assemblée.
Ie voulsisse J’aurais bien voulu reculer
Mais ie me sens la boce en laine déjà suis contaminée:
Entre les mes bras: de par mon alaine haleine,
Cest Cet enfant meurt depidimie. d’épidémie.
Cest grant grand pitie de que mort soudaine
Il nest qui ait heure Le temps ne demie peut être remis.

Døden til hyrdinden

La mort
Pas Point ne vous oblieray laisserai derriere
Venez apres Suivez moy: sa la et prenez ma main
Entendez plaisante bergiere Sachez bien, gentille bergère,
Qu’ici On marchande cy va main a dans la main
Aux champs nires plus soir ne main et matin
Veiller brebis ne ni garder bestes bêtes.
Riens Rien ne sera de vous demain
Apres les veilles sont les festes fêtes.

Hyrdinden

La bergiere BERGÈRE
Ie prens congie du franc gontier quitte l’ami familier
Que Qu’avec regrets ie regrette a merueilles me rappelle!
Plus naura chappeau chapeaux deglantier
Car vecy piteuses nouuelles voici piteuse nouvelle!
A dieu bergiers bergers et pastourelles
Et les beaux champs que dieu fit croistre naître!
A dieu fleurs: & roses vermeilles si belles!
Il fault tous obeir au maistre Maître.

Døden til kvinden med krykker

La mort
Apres poure Venez, pauvre vieille aux potences béquilles
Qui ne vous poues soustenir soutenir!
Cy bas nauez pas La vie ne voz plaisences: fut point gentille
Aussy C’est pourquoi il vous en conuient faut venir
Dans Lautre siecle est a aduenir vie où vous allez
Ou pour vostre mal Votre souffrance & misere vos misères
Poues a grant grand bien paruenir vous pourront mener:
Dieu recompense tout en donne gloire à qui espère.

Kvinden med krykker

La femme aux potences BÉQUILLES
De vieillesse Je suis bien vieille et ne voy mais vois goutte
Par quoy Aussi ne crains gueres guère la mort
Dix ans déjà que y a que iay la goutte
Et maladie me grefue pèse fort
Mes amis ont le mien mon bien a tort
Et je nay vaillans pas deux blancs contens sous vaillants.
Dieu seul est tout mon reconfort
Apres la pluye vient le beau temps

Døden til landsbykvinden

La mort
Ha poure Eh! pauvre femme de village
Suyues mon train mes pas sans retarder plus tarder!
Plus ne vendres euf ne formage œufs ni fromages,
Alez vostre votre panier vuider
Se Si vous auez bien sceu garder supporté
Pourete: pacience: Pauvreté, souffrance et perte malheur,
Vous en pourres moult amender vous bien racheter:
A Chascun trouuera selon sa deserte valeur!

Landsbykvinden

La femme de village VILLAGEOISE
Ie prens prends la mort vaille que vaille
Bien en Avec bon gre et en pacience patience.
Frans archiers archers ont pris ma poullaille
Et eu toute j’ai perdu ma substance subsistance.
De poures Personne aux pauvres gens nulluy nen ne pense
Entre voisins na n’est charite
Chascun veult auoir grant cheuance vivre dans l’aisance,
Nul na cure de pouurete. pauvreté.

Døden til den gamle kvinde

La mort
Et vous ma dame la gourree si bien parée,
Vous avez Vendu auez maintz surplis
Donc de largent estes fourree D’argent votre poche est bourrée
Et en sont voz coffres remplis
Apres tous vos souhaitz sont acomplis
Conuient Mais vous laisserez tout laisser et bailler derrière.
Selon la robe on fait le plis pli.
Chaque potage A tel potaige tel cuiller sa cuillère.

Den gamle kvinde

La vieille
A tout mon cas mes actions bien recongnoistre. reconnaître
Ie nay pas vescu sans reprouche: reproches:
Me suis affuble de J’ai souvent dépouillé mon maistre maître
Comme fait un coquin de sa pouche: qui tout empoche.
Iay souuent mis ses vins fûts en broche perce,
Et lay fait despendre dépenser a ma guise
Mais maintenant la mort maproche me renverse.
Tant va le pot a leau qui qu’il se brise

Døden til gensalgskvinden

La mort
Approuches vous reuenderesse la revendeuse!
Sans plus cy faire demouree Et ne tentez pas de traîner!
Vostre corps: nuyt et iour ne cesse. étiez soucieuse
De gaigner pour estre être honnouree.
Honneur est de poure pauvre duree
Et se part disparait en vng moment deure moins d’une heure.
Au monde na n’est chose assuree
Tel Qui rit au matin qui au soir pleure.

Gensalgskvinden

La reuenderesse REVENDEUSE
Iauoie J’avais hier gaignie gagné deux escus
Pour sourfaire Qu’avais soustraits subtilement:
Mais ne scay qui sais où les ma tollus ai perdus:
Argent acquis mauuesement mauvaisement
Ne fait ia nul bien communement assurément.
Helas ie meurs cest dautre Quel piteux metz.
Que prestre aye Je veux prêtre hatiuement
Car il vault mieulx tart tard que iamais

Døden til frierinden

La mort
Femme de petite value vertu
Mal viuant en charnalite Ne connaissant que volupté,
Avez Mene aues vie dissolue
En tous tout temps yuer et este hiver comme été.
Aies le cueur espouente. cœur épouvanté
Car vous seres de pres tenue
Pour mal faire méfaire on est tourmente
Pechie nuist quant Péché nuit quand on continue

Frierinden

La femme amoureuse. FILLE DE JOIE
A ce pechie péché me suis soubzmise soumise
Pour plaisance Par volupté desordonnee
Pendus soient ceulx qui my ont mise
Et au mestier habandonnee à misère abandonnée!
Las se si ieusse estoy été bien menee.
Et conduite premierement Dans ma jeunesse, sagement,
Iamais ny eusse estoy tournee. ne m’y fusse donnée!
La fin suyt le commencement.

Døden til jordemoderen

La mort
Venez ca garde dacouchees
Dresse Maints grands repas auez maintz baingz perdus servis
Et ses Sous des courtines attachees
Ou estoient pendaient beaux boucques pendus: bouquets fleuris...
Biens Tant d’argent y ont estez despendus fut dépensé,
Tant de motz ditz que cest vng un songe
Qui seront apres Tout cela sera cher vendus payé:
En la fin tout mal vient en Du péché le souvenir ronge.

Jordemoderen

La garde dacouchees
Iay voirement dresse maintz baingz banquets avec soin
Pour les comperes et commeres:
Ou sont estez pates On y mangeait pâte de coingz coing,
Menges. darioles. goyeres Friandises, tartes légères,
Tartes. et fait mille grans cheres fois on fit bonne chère.
Si tost Mais dès quon a oste ôté la table
Il nen Personne ne s’en souuient a nulluy gueres guère.
Ioye de menger manger est peu durable

Døden til den unge pige

La mort
Tires Approchez vous pres gente garsette fillette,
Bailles moy vostre votre bras menu
Il faut que sur vous la main mette
Vostre derrain Votre dernier iour est venu
Mort nespargne n’épargne gros ne ni menu
Grant Grand ou petit: tout luy est tout vng un.
De tout Paier on doit de tant est tenu
La mort est commune a chascun

Den unge pige

La ieune fille
Haa Ah! ma mere ie suis happee
Vecy Voici la mort qui me transporte
Pour dieu quon garde ma poupee
Mes cinq pierres ma belle cote
Ou Quand elle vient trestout tout elle emporte
Par le pouoir que de dieu luy donne: tient,
Vieux et ieunes de toute sorte
Tout vient de dieu tout y retorne. Lui revient.

Døden til nonnen

La morte. MORT
Suyues mon train mes pas, religieuse
De voz fais conuient votre vie faut rendre compte
Se point nauez este piteuse Si vous ne fûtes soucieuse
Aux poures: ce Des pauvres, vous sera en aurez honte
En paradis point on ne monte
Fors par degrez de charite
Entendes Comprenez bien a vostre votre compte
Tout ce quon qu’avez fait y est compte sera porté.

Nonnen

La religieuse
Iay fait par tout ce que iay peu pu
Aux poures pauvres, selon leur venue
Les malades pense: & repeu J’en ai pansé, j’en ai repu,
Non si bien que iestoye j’étais tenue
Mais se si faulte il est m’est aduenue
Dieu me pardonne la defaille cette faute.
Sa grace tousiours retenue à tous Il distribue.
Il nest si iuste qui ne faille faute.

Døden til heksen

La morte. MORT
Oyez oyez: on vous fait fais scauoir
Que ceste vieille cette maudite sorciere
A fait mourir et deceuoir a fait choir
Plusieurs gens en de mainte maniere
Est condamnee comme la meurtriere
A mourir ne viura plus gaire guère!
Ie la maine mène en son cymitiere cimetière.
Cest belle chose de bien faire

Heksen

La sorciere
Mes bonnes gens ayes pitie
De moy: et toute bien que sois pecheresse
Et me donnes faites, par amitie
Don de patenostre patenôtre ou de messe
Iay fait du mal en ma ieunesse
Dont icy achete la prune Et me faut maintenant payer.
Si pries Que dieu que lame adresse me garde en ma détresse!
Nul ne peut contre n’échappe à sa fortune volonté.

Døden til den bigotte kvinde

La mort.
Dieu ayme bien femmes deuotes
Qui ont consciences nettes la conscience nette
Et hait sur tout ses Mais il déteste les bigotes
Aux chaperons Qui ont chaperon sans cornetes cornette
Comme aucunes seurs certaines sœurs colletes
Lesquelles Ces femmes, par ypocrisie hypocrisie,
Pèchent gravement En secretz pechez sont infectes cachette
Deuant Mais tromper dieu & sa compaignie ne peuvent mie.

Den bigotte kvinde

La bigote.
Pour verite me suis monstree montrée en vérité
Souuent meilleur meilleure que ie nestoye n’étais.
Aucuneffoiz Parfois, ayant bien desieunee déjeuné,
Faisant semblant Faisais croire que ie ieunoye jeûnais,
Et de dans ma bouche barbetoye marmottais
Sans dire ne mot ne lettre une seule oraison.
Aussi, Ie pry a prie dieu quen bonne voye s’il lui plaît,
Plaise ma poure D’avoir mon ame mettre en sa maison.

Døden til narren

La mort.
Sus tost Allons, margot venez auant passez devant!
Estes Pourquoi restez vous maintenant derriere en arrière?
Vous deussiez ia estre deuant devriez être en avant
Et danser la toute la premiere
Quel contenance: quel Quelle allure! Quelle maniere
Et Ou donc est vostre fille votre marote
Ne vault faire cy mesgre chiere sert de rien mine peu fière
Car cest vostre votre derniere note

Narren

La sotte. FOLLE
Entre vous coinctes Femmes coquettes & iolies
Femmes oyez Écoutez ce que ie vous dis
Laissez a heure sur l’heure voz folies
Car vous mourrez sans contredis contredit.
Si iay ne meffait ne mesdis mal fait, si j’ai mal dit
A De ceulx qui demeurent/ pardon
Requiers/ et a de dieu paradis
Demander ne puis demander plus beau don

Den døde dronning

La royne REINE morte
Ie estoye royne J’ai été reine couronnee
Et Plus que toute autre doubtee & étais crainte
Qui Je suis icy aux vers donnee
Apres que de mort fus attainte atteinte.
Sur la terre ie suis contrainte
Destre D’être couchee a la renuerse
C’est Pour quoy dure est dure ma complainte
Bien charie Celle qui va droit qui point ne verse

Prenez y Vous qui me regardez prenez
Exemple: pour vostre votre prouffit
Et de mal faire vous gardes
Ie nen dis plus il me souffit cela suffit.
Si non: car Autrement, celluy qui vous fit
Quant Quand il vouldra vous defera
Defais estiez quant Défaits étiez quand Il vous refit fit.
Qui bien fera bien trouuera Le bienfait bonheur donnera.

Autoriteten

Lacteur LE RÉCITANT
O vous seigneurs & vous aussi dames
Qui contemplez ceste paincture cette peinture,
Plaise vous Songez à prier pour les ames
De ceulx qui sont en sepulture
De mort neschappe atteint toute creature
Allez: venez: apres bientôt mourres
Ceste Brève est la vie quun bien peu et point ne dure
Faictes bien Mais vous le trouueres bienfaits retrouverez.


Iadis furent comme vous estes êtes
Ceux Qui ainsi dansent en de facon telle
Allans parlans Allant, parlant, comme vous faictes
Des morts on n’a plus De gens mors il nest plus nouuelle nouvelles,
Ne il nen chault dune senelle valent pas plus que prunelle
Aux hoirs ne Pour leurs amis des trespasses ou héritiers;
Mais quilz ayent argent Seuls comptent l’or & la vaisselle
Ayes deulx pitie: cest asses. des trépassés!

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